Des règles, oui mais comment? Établir des règles efficaces

Notre société est faite de règles, de lois. Il est important que chacun les respecte, c’est ce qui nous permet de vivre ensemble. L’enfant lui aussi a besoin de règles. C’est à partir de celles-ci qu’il se construit. Il s’appuie sur celle ci pour se sécuriser, pour savoir qu’on s’intéresse à lui (un adulte qui interdit de s’approcher du feu de la cheminée, montre à l’enfant qu’il s’occupe de sa sécurité, qu’il ne veut pas qu’il ait mal en se brûlant), qu’on l’aime, et c’est aussi en s’appuyant sur ce cadre, qu’il va progressivement apprendre à le dépasser, à aller plus loin. C’est aussi en transgressant qu’on grandit. Comment transgresser s’il n’y a pas d’interdit ?

En apprenant à respecter les règles, en apprenant aussi à les contourner, il apprend aussi à accepter le compromis, à savoir attendre, à savoir différer la satisfaction d’une envie, à parfois même ne pas pouvoir obtenir ce qu’il veut, c’est l’apprentissage de la frustration. Il apprend à “vivre ensemble”, base de toute relation saine avec les autres.

Au cours de l’enfance, c’est l’éducation que nous donnons à nos enfants, jour après jour, qui fera d’eux des adultes épanouis, capables de vivre avec les autres.

Chaque âge a ses spécificités, les règles ne sont pas les mêmes avec un enfant de 18 mois qu’avec un adolescent de 15 ans.

Pour les plus petits, on ne donnera pas plus de 2 ou 3 règles à suivre. Il faudra qu’elles soient simples, compréhensibles par l’enfant.

Il existe par contre quelques clés qui permettront à chacun de bien vivre ses règles, de les faire siennes et de les rendre efficaces :

  • Toute règle doit être expliquée à l’enfant. Ce qui vous paraît évident ne l’est pas forcément pour l’enfant. Plus la règle est claire plus elle est légitime et donc plus à même d‘être suivie.
  • Une règle sera d’autant mieux acceptée qu’elle est concrète pour l’enfant: plutôt que de dire à l’enfant ce qui est interdit, dites lui plutôt ce qui est attendu. On valorise un comportement plutôt que de focaliser sur ce que l’on ne doit pas faire (ce qui le rend d’ailleurs encore plus attrayant).
  • Établir un cadre, dire ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, c’est très important pour l’épanouissement de l’enfant, mais il ne peut être efficace qu’avec la constance. On ne peut dire un jour que l’on ne s’approche pas de la cheminée et ne rien dire quand l’enfant le fera quand même ( car il le fera, c’est sûr, pour voir justement si vous tenez votre parole, s’il peut compter sur vous, si vous êtes digne de confiance, et puis aussi parce que c’est rigolo de faire quelque chose qui est interdit). Pas de panique, il peut arriver à chacun de céder, de “lâcher” heureusement, d’ailleurs, il est aussi très important que l’enfant nous voit aussi avec nos faiblesses, c’est ce qui lui permettra de s’identifier, de nous rendre accessible. L’enfant voit en nous un modèle, le papa ou la maman qu’il deviendra plus tard. Si nous nous refusons à montrer à nos enfants nos faiblesses, ce modèle sera impossible à atteindre et peut être générateur d’angoisse, d’inhibition. Oui, il peut arriver que nous cédions, mais dans ces cas là il faut en souligner le caractère exceptionnel, et faire en sorte qu’il le reste…exceptionnel….
  • Soyez cohérent : on ne demande pas à un enfant des choses que l’on ne fait pas soi même ou inversement. La notion de “justice” est extrêmement importante pour les enfants. Comment un enfant peut il accepter de ne pas pouvoir manger une glace avant le dîner si vous vous gavez de biscuit apéro sous son nez ?
  • Avoir une réaction appropriée en cas de dérogation à la règle: L’enfant transgressera, c’est sûr, comme nous l’avons dit plus haut, c’est même fondamental pour son propre équilibre et son développement. Il est très important d’avoir une réaction. Si la transgression n’entraîne aucune sanction, il n’y a aucun intérêt à la suivre. De plus la réaction doit être en rapport avec la transgression. Si vous avez interdit de couper les cheveux de la poupée et que votre enfant le fait quand même, retirer la paire de ciseaux et/ou la poupée pendant quelques jours à l’enfant est plus logique que le priver de télévision. Mieux vaut une petite sanction, facile à mettre en place et qui est compréhensible par l’enfant qu’un grosse punition vécue comme un drame et difficile à tenir pour l’adulte.
  • Établir des règles justes, explicites et acceptables pour l’enfant, garder une constance par rapport à celles-ci, savoir y déroger quand il le faut tout en maintenant un cadre sécurisant, sanctionner de manière bienveillante et adaptée, toutes ces questions sont au cœur de l’éducation. N’hésitez pas à nous solliciter pour nous faire part de vos doutes, vous interrogations. Nous vous aiderons à y voir plus clair, à prioriser vos attentes, et à prendre du recul par rapport à d’éventuelles difficultés avec votre enfant. Savoir se remettre en question, accepter d’adapter ses exigences, sont déjà de grands pas dans la résolution des conflits familiaux.

                          Elsa BONIN

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